samedi 20 février 2016

Violette Nozière Vilaine Chérie, Camille BENYAMINA & Eddy SIMON




Quatrième de couverture : 

Paris, 1933.
Elle a défrayé la chronique.
On l’a surnommée l’ange noir.
Elle s’appelait Violette...

96 pages, Éditions Casterman, janvier 2014



Ce que j’ai pensé de cette lecture :

À seulement dix-huit ans, Violette Nozière rêve d’autre chose. Ses parents l’insupportent, elle désire mener la grande vie, et n’hésite pas pour cela à se prostituer ou à se faire passer pour celle qu’elle n’est pas. Mais lorsqu’elle s’éprend de Jean Dabin, un étudiant en droit, ses besoins en liquidités se font de plus en plus pressants, d’autant plus qu’elle a prétendu que son père était un ingénieur et qu’elle a elle-même un emploi. De ce fait, un héritage tomberait à pic pour la sortir de l’embarras et lui permettre de rejoindre son petit ami en vacances en Bretagne. C’est pourquoi elle décide d’orchestrer l’assassinat de ses parents…

L’ouvrage s’ouvre sur le procès de la fameuse Violette, qui est appelée au tribunal de Paris en octobre 1934. Puis nous faisons un saut temporel et retournons en mars de l’année précédente, dans le Quartier latin, où la jeune femme s’épanouit pleinement bien entourée de ses amis. Elle s’y invente une existence. Nous allons ainsi nous immerger dans son quotidien et découvrir sa personnalité pour le moins étrange et multiple. Elle va mentir à tout le monde, et sa vie de débauche la mènera à contracter la syphilis. Elle éprouve un certain mépris pour ses parents, qui l’aiment pourtant sincèrement et souhaitent le meilleur pour elle, et elle les considère comme des minables.

Cette bande dessinée retrace un fait divers ayant défrayé la chronique dans les années 1930. Je dois reconnaître que je n’en avais jamais entendu parler, ce qui m’a permis d’avoir la surprise totale du scénario. Et si c’est une excellente histoire, il faut bien avouer que cela a de quoi faire froid dans le dos, d’autant plus qu’il s’agit de faits réels… Et pourtant, on ne peut s’empêcher de prendre parfois Violette en pitié, car elle est loin d’être un personnage manichéen, capable de sentiments très forts comme d’une incroyable cruauté. De plus, on peut ressentir une certaine distance volontaire de la part d’Eddy Simon et de Camille Benyamina. Ils semblent retranscrire les faits, sans prendre le parti de défendre ou de condamner Violette Nozière. Libre au lecteur de se faire sa propre opinion.

Les dessins sont absolument magnifiques. Les bulles sont tellement travaillées que l’on pourrait croire que l’on est face à des peintures, et nous avons le sentiment de plonger dans les années 1930. Aussi bien visuellement que d’un point de vue narratif, Violette Nozière Vilaine Chérie est une bande dessinée très intéressante. Tout est au rendez-vous. Un sans faute ! 


6 commentaires:

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