dimanche 10 janvier 2016

Tornade, Jennifer BROWN




Quatrième de couverture :

C’est un jour comme un autre pour Jersey. Sa mère et sa fantasque petite sœur Marine partent pour le cours de danse. Encore à elle la corvée de préparer le dîner. Quand sa vie bascule en quelques secondes : une tornade d’une violence exceptionnelle dévaste tout sur son passage, les maisons, les arbres, les routes, les gens. C. » est une vision de cauchemar, des voisins blessés et traumatisés errent dans la rue jonchée de gravats et de débris. Réfugiée au sous-sol, Jersey a beau appeler et appeler encore sur le portable de sa mère, impossible de la joindre...

288 pages, Édition Albin Michel, Collection « Wiz », avril 2015



Ce que j’ai pensé de cette lecture : 

Jersey, seize ans, la narratrice de Tornade, vit avec sa mère, sa demi-sœur Marine et son beau père, Ronnie, dans le Midwest, une région des États-Unis où la météo a l’habitude de se déchaîner. Ce jour-là, alors qu’une énième tempête avait été annoncée, notre héroïne se met à crier sur sa petite sœur qui veut absolument lui apprendre à danser le swing de la côte Est : « Je n’en ai aucune envie ! Fous le camp ». Elle est alors loin de s’imaginer que ce sont les derniers mots qu’elle prononcera à Marine. En effet, peu après, l’enfant part à son cours de danse avec leur mère, et pendant que Jersey est seule chez elle est aspire à un moment de tranquillité, une tornade se forme et ravage tout sur son passage. Cachée sous le billard dans la cave, elle en sortira indemne physiquement, mais des blessures bien plus graves vont devoir être surmontées : la perte de sa maison emportée par le vent, les décès de sa mère et de sa sœur, le chamboulement de ses marques et repères, de tout ce qui faisait que Jersey était Jersey… Comment survivre à cela ?

Ce roman fut un très gros coup de cœur, sans doute un des ouvrages qui m’a le plus touchée jusqu’alors dans mes différentes expériences de lecture. J’ai tout aimé dans ce livre, qui a su me transporter de la première à la dernière page. J’ai ressenti la peur, la faim, la douleur, la colère, la tristesse, le sentiment de rejet, profond mal-être de Jersey. C’était plus que de l’empathie : son histoire m’a profondément émue. Très rapidement, ce récit m’a prise aux tripes et j’ai eu du mal à le mettre de côté tant je me posais de questions quant à l’avenir de cette adolescente. Comment se reconstruira-t-elle ? Y parviendra-t-elle ? Quoi qu’il en soit, une part d’elle est brisée à tout jamais suite à cette catastrophe climatique. 

L’écriture de Jennifer Brown est très agréable. Elle va droit au but, réussissant parfaitement à retranscrire les sentiments de ses protagonistes. On y rencontre d’ailleurs des êtres plus ou moins bienveillants, mais aucun ne vous laissera indifférent. Que ce soit notre héroïne – qui est aussi la narratrice, ce qui donne encore plus de force à ce qu’elle relate puisqu’il s’agit donc d’une narration avec une focalisation interne – son entourage familial et amical, ou de personnes qu’elle ne croisera qu’une fois, chacun d’entre veux vous marquera à sa façon. 

Parmi les nombreux thèmes qu’il développe, ce roman traite de la famille : appartient-on à la même famille par les liens du sang, où est-ce l’amour que l’on se porte qui fait tout ? Comment survivre lorsque l’on a « tout » perdu ? D’ailleurs, que signifie « tout perdre » ? Il montre aussi que l’on peut voir disparaître de nos vies les personnes qui comptent le plus, et qu’il faut prendre le temps de leur dire ce que l’on ressent avant qu’il ne soit trop tard. Et que faire des remords et des regrets ? À la lecture de , j’ai eu à plusieurs reprises la gorge nouée, le cœur qui se serre, la boule au ventre… C’est un livre dont je ne ressors pas indemne et qui raisonnera encore longtemps en moi, comme si j’avais réellement connu Jersey. 


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