samedi 30 janvier 2016

Le Joli Mois de mai, Émilie DE TURKHEIM



Quatrième de couverture :

En ce joli mois de mai, Monsieur Louis repose sous un arbre, une balle de fusil dans la gorge. Par testament, il lègue sa maison de campagne – qu’il avait transformée en hôtel pour chasseurs – et l’ensemble de ses biens à cinq de ses anciens clients. Venus de la ville, les héritiers sont réunis autour d’Aimé, l’homme à tout faire de la maison, simplet mais pas si naïf qu’il en a l’air. On attend alors le notaire… qui n’arrivera jamais. Un couple véreux, un inspecteur de police, un militaire et un tenancier de bordel homosexuel : ces convives n’ont-ils que le seul appât du gain pour point commun ?

128 pages, Le Livre de Poche, janvier 2014



Ce que j’ai pensé de cette lecture : 

M. Louis étant décédé, Aimé, son valet de pied, se voit attribuer la lourde tâche d’en informer ses cinq héritiers et de les loger dans l’attente du notaire. Aidé de Martial, son comparse plus âgé qui est totalement défiguré, ils vont tout préparer dans la maison de campagne de M. Louis, où ils vivent encore en compagnie du chat Grin en attendant de savoir ce que les futurs propriétaires feront d’eux. Ils se doivent d’accueillir au mieux leurs convives qui viennent de Paris et de ses alentours, et qui exercent dans des corps de métiers tous plus différents les uns que les autres. Cependant, tout ne va pas se dérouler comme prévu, loin de là, et il se pourrait bien qu’ils ne soient pas totalement en sécurité dans ce logis.

Tout d’abord, il faut souligner l’originalité de la narration de l’ouvrage. En effet, Aimé s’adresse directement au lecteur, et le fait même participer par le biais de petites remarques comme « Je dois vous dire que », « Si vous voyez ce que je veux dire », ou encore « Je vous dirai plus tard pourquoi. » Nous avons donc l’impression d’avoir notre place dans le récit, et cela offre de surcroît une certaine proximité avec Aimé, un personnage teinté d’humour pour lequel nous sommes tentés de prendre parti. Il nous relate les faits dans un français assez mal maîtrisé, qui m’a quelque peu déstabilisée au début de ma lecture. Il écrit par exemple : « Le premier qu’a descendu l’escalier c’est le policier qu’a pris sa retraite, mais qu’a gardé son air policier. » Cependant, je m’y suis assez rapidement habitué, et cette façon de parler fait finalement tout le charme d’Aimé.

Le Joli Mois de mai est presque un huis clos, dans lequel Aimé va donc nous faire part de la venue des fameux héritiers qui n’attendent qu’une chose : que le testament ait été lu et exécuté afin de pouvoir repartir et passer à autre chose. En effet, lesdits invités ne semblent pas être extrêmement éprouvés par la mort de M. Louis, mais bien davantage intéressés par l’héritage à se partager. Aimé va entrecouper son récit de passages plus personnels, dans lequel il va se livrer au lecteur qui fait ici office de confident. Il parlera donc de Martial, pour lequel il fait preuve d’une réelle bienveillance, mais aussi de sa vie passée, lors de laquelle il fut entouré de M. Louis et de Lucette.

Aimé pourrait parfois paraître un peu simple. En effet, de par ses remarques, on peut s’apercevoir qu’il est assez peu cultivé. C’est un homme de la terre, tout comme Martial, et tous deux surnomment les cinq Parisiens les têtes de chien. Néanmoins, une réelle humanité abonde de ses réflexions. Martial parle très peu et est plus effrayant qu’autre chose à cause de son apparence – et les invités feront à son propos des remarques abjectes –, mais cela n’empêche pas Aimé de s’occuper de lui et de le protéger. Quant à la fin du Joli Mois de mai, je la qualifierai ainsi : absolument inattendue ! 

Le Joli Mois de mai fut une lecture commune avec Fanny, et je vous invite à aller découvrir son avis.


6 commentaires:

  1. Bel avis ! j'ai aussi beaucoup aimé cette tentative de dialogue avec le lecteur !

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    1. Je découvrirai avec plaisir d'autres ouvrages de l'auteur, mais je pense que j'éviterai "Héloïse est chauve" dans un premier temps !

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  2. Encore un auteur qui m'est totalement inconnu ! Il y en a tant !
    Je trouve la couverture marrante.
    Bon dimanche.

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    1. Je te le recommande, en plus il est petit et se lit rapidement.

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  3. j'adore la couverture car j'adore les chiens .... sinon l'histoire je ne sais pas ... je déteste la chasse et les chasseurs alors ....

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    1. Je n'aime pas la chasse non plus, mais il n'y a pas de scène de chasse ici. Aller, tente :)

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