dimanche 3 janvier 2016

L'Arabe du futur, Riad SATTOUF




Quatrième de couverture : 

Ce livre raconte l’histoire vraie d’un enfant blond et de sa famille dans la Libye de Kadhafi et la Syrie d’Hafez Al-Assad.

160 pages, Éditions Allary, mai 2014



Ce que j’ai pensé de cette lecture :

À travers cette bande dessinée autobiographique, Riad Sattouf va nous présenter son enfance, entre la France, la Libye et la Syrie. Né en 1978 d’un père syrien et d’une mère bretonne, Riad est un petit garçon aux cheveux blonds qui provoque l’admiration de ceux qu’il croise, tant il est mignon. Après avoir décroché un doctorat en histoire, son père obtient un poste de maître de conférences à Tripoli et y part avec son épouse et son fils. Avec ses yeux enfant, Riad va nous faire part de sa perception de la vie au Moyen-Orient, avec ses us et coutumes bien différents de la vie européenne. On y verra aussi une profonde admiration pour son père, qui est adepte du panarabisme, mais dont les propos sont également pleins de contradictions.

Je ressors de cette lecture – dont j’attendais beaucoup tant j’avais pu prendre connaissance de chroniques élogieuses – avec un avis en demi-teinte. Il y a des points qui m’ont particulièrement plu dans cette bande dessinée, mais d’autres qui m’ont moins séduite. Telle une voix off, Riad adulte accompagne le récit de sa jeunesse, nous donnant des clefs pour comprendre et s’imprégner du monde qu’il nous présente. Deux points de vue se confrontent ainsi : celui d’un Riad mature, avec son expérience de vie, et celui du narrateur enfant, qui découvre tout de ses yeux neufs. J’ai trouvé ce procédé très intéressant, apportant un réel plus à L’Arabe du futur. Visuellement, les graphismes sont très simples. La technique employée est celle de la bichromie, et le choix des couleurs dépend de l’endroit où prend place l’histoire racontée : par exemple, lorsqu’ils sont en Libye, les teintes sont dans les jaunes, alors que Riad a opté pour le rose en Syrie ou le bleu en France. J’aurais sans doute préféré des dessins plus travaillés, qui sont ici parfois proches des planches que l’on peut retrouver dans la presse. 

Le comportement du père de Riad a rendu ce personnage particulièrement antipathique. Tout d’abord, il m’a paru très égoïste, puisqu’il prend la décision de quitter la France sans aucune concertation avec son épouse : il lui impose de déménager pour un pays dans lequel les conditions de vie sont moins aisées qu’en France, d’autant plus que la mère de Riad ne parle pas un mot d’arabe. De plus, il est très critique envers la France, qu’il qualifie de pays de racistes, mais aussi envers la société arabe, dont il déplore le manque d’éducation. Cependant, il n’hésite pas à défendre des idées telles que la dictature, et vente la beauté de la Syrie, alors que c’est un lieu dans lequel règnent la violence et la misère.

Dans cet ouvrage, de nombreux thèmes sont abordés : l’éducation d’un enfant tiraillé entre deux cultures, la question de l’admiration du père, la vie au Moyen-Orient, la place de la religion, le racisme, l’antisémitisme… Je ne nie pas que ce soit un bon livre, qui développe des sujets de façon très intéressante, mais je m’attendais à mieux.



8 commentaires:

  1. Perso, je n'ai aimé ni le dessin ni le propos ;)

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    1. Ça, au moins, c'est dit !
      En tous cas je ne lirai pas la suite, et je pense que toi non plus :)

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  2. Très bon commentaire ! Je n'ai pas accroché plus que ça moi non plus.

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    1. Oui on en a discuté et on lui fait à peu près les mêmes "reproches".

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  3. Le sujet est sans doute intéressant, mais je ne lis pas de BD.
    Bonne fin de soirée.

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  4. Je vois partout cette BD, il faudrait que je la lise ^^

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    1. Chéri l'a lu et il l'a beaucoup plus aimé que moi :)

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