mardi 22 décembre 2015

La Nuit de feu, Éric-Emmanuel SCHMITT




Quatrième de couverture :

À vingt-huit ans, Éric-Emmanuel Schmitt entreprend une randonnée dans le grand sud algérien. Au cours de l’expédition, il perd de vue ses compagnons et s’égare dans l’immensité du Hoggar. Sans eau ni vivres durant dans la nuit glaciale du désert, il n’éprouve nulle peur mais sent au contraire se soulever en lui une force brûlante. Poussière d’étoiles dans l’infini, le philosophe rationaliste voit s’ébranler toutes ses certitudes. Un sentiment de paix, de bonheur, d’éternité l’envahit. Ce feu, pourquoi ne pas le nommer Dieu ?
Cette nuit de feu – ainsi que Pascal nommait sa nuit mystique –, Éric-Emmanuel Schmitt la raconte pour la première fois, dévoilant au fil d’un fascinant voyage intérieur son intimité spirituelle et l’expérience miraculeuse qui a transformé sa vie d’homme et d’écrivain. Les chemins qu’il trace ici sont inscrits en chacun de nous.

192 pages, Éditions Albin Michel, septembre 2015



Ce que j’ai pensé de cette lecture :

Dans cet ouvrage, ce n’est pas Éric-Emmanuel Schmitt le romancier que l’on découvre, mais bien l’homme, puisque La Nuit de feu est un livre autobiographique. À l’âge de vingt-huit ans, Éric-Emmanuel Schmitt partit une semaine dans le désert algérien, en repérage dans le but d’écrire le scénario d’un documentaire. Il est accompagné d’un ami, et tous deux font partie d’un groupe de dix voyageurs, guidés par un Touareg. Mais un jour, emporté par l’allégresse de ce séjour dans l’Hoggar, il va s’éloigner quelque peu des autres pour se retrouver finalement perdu dans la montagne, sans nourriture et avec sa gourde d’eau quasiment vide… 

Très poétique et magnifiquement bien écrit, on a l’impression d’accompagner le narrateur dans son voyage tant la description des paysages semble juste. Mais plus que l’environnement, c’est avant tout l’aventure humaine et l’expérience mystique qui priment dans ce récit. En effet, notre auteur va s’étonner de la facilité avec laquelle il échange avec le Touareg qui leur sert de guide. Ils ne parlent pas la même langue, mais parviennent cependant à se comprendre, bien que l’on se doute qu’une part de leur conversation est quelque peu fabulée par leur imagination. De plus, son enthousiasme est communicatif, et il décrit si bien les relations humaines qui s’instaurent et les discussions entre les voyageurs que nous avons l’impression d’être un membre de leur groupe.

J’ai trouvé son expérience de foi dans le désert très intéressante, mais également quelque peu angoissante. Par exemple lorsqu’il nous dit que notre vie ne représente que quelques secondes entre deux néants… Ce sont là des sujets qui me mettent un peu mal à l’aise, et ses propres questionnements sur notre condition poussent le lecteur à s’interroger lui aussi. C’est ici le point central de La Nuit de feu et, de par ses réflexions, on s’aperçoit qu’Éric-Emmanuel Schmitt est un philosophe. Il ressortira de cette expérience réellement changé, tel un autre homme, avec une façon d’appréhender la vie – et la mort — tout autre. Point de récit romanesque, nous sommes bien en présence d’une tranche de vie qui a beaucoup comptée dans la l’existence de cet écrivain et qui a sans doute grandement contribué à faire de lui celui qu’il est devenu aujourd’hui.

Un passage de l’épilogue fait tristement écho à notre actualité, et je citerai donc une phrase qui en est tirée pour conclure cette chronique : « En notre siècle où, comme jadis, on tue au nom de Dieu, il impose de ne pas amalgamer les croyants et les imposteurs : les amis de Dieu restent ceux qui Le cherchent, pas ceux qui parlent à Sa place en prétendant L’avoir trouvé. »



10 commentaires:

  1. J'ai beaucoup aimé ce livre, un texte beau, poétique, transcendant. J'en garde une très belle impression !

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    1. Je n'ai pas été aussi charmée que toi, mais c'est vrai que c'est très poétique.

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  2. Un auteur que j'apprécie tout particulièrement. J'ai beaucoup aimé l'ecriture. Je l'ai lu comme une histoire car personnellement j'ai un peu de mal avec "la foi" et autres.... Par contre, j'ai beaucoup aimé la relation qu'il avait avec le Touareg. Quoi qu'il en soit, j'apprécie toujours sa plume.

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    1. J'aime beaucoup cet auteur aussi. Ce n'est pas mon préféré de lui, mais E.E. Schmitt a une place de choix dans ma biblio ;)

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  3. Un auteur que je me suis promis de relire :-).

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  4. C'est un auteur que j'aime, je n'ai pas lu ce livre.

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    1. Il est un peu spécial, très différent de ce qu'il écrit habituellement.

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  5. J'aime beaucoup cet auteur, mais ce livre ne me tente pas particulièrement ;)

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    1. Ce n'est pas du tout dans la veine de ce qu'il écrit habituellement.

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